CHATEAU

 

HISTOIRE DU CHATEAU

par Bernard de SAILLY en 1900 (extraits)

Un ancien manoir seigneurial existait sur l’emplacement du château actuel et sa motte s’y trouvait encore lors de la construction de ce dernier ; on ne sait rien de précis à ce sujet .

Au bas du village se voyait une maison seigneuriale ancienne qu’on appelait le château des Pays-Bas . Les époux Antoine Brongniart-Dervillers y demeuraient .

Évidemment un château existait à Bavincourt au XVI ème siècle .

On voit certains actes , au gros d’Arras , pour lesquels

… domicile est esleu pour le tout au château dudict Bavaincourt . Cazet et Legris , notaires d’Arthois . Vente Bauduin de Sailly .

Nous avons trouvé dans le procès verbal du 8 juillet 1673 , constatant l’état de la terre et seigneurie de Bavincourt , revendiquées par Antoine et Charles de la Fontaine , aux demoiselles Walburge-Elisabeth et Agnès Brongniart , soeurs , détentrices de cette propriété , la description ci-après :

… et à l’esgard de ladite maison seigneurialle , ils ont aussi dit ( les experts ) de n’en avoir veu aucune aultre que celle où réside ladite demoiselle ( Agnès Brongniart ) qu’ils ont toujours veu occuppée par les prédécesseurs d’icelle , estant ladite maison de briques à laquelle depuis peu adjouté un bastiment auquel lesdites demoiselles ont permis qu’on ait dit la messe pendant les guerres , attendu la ruine de l’église , aiant dit ledit sieur de La Fontaine soutenu , nonobstant ce que dessus , que ladite maison et jardin en despendants , compris la motte et fossez y joignans particulièrement la voie et carrière qu’y alloit au bois sur lesquels lesdites demoiselles ou leurs autheurs ont fait quelques nouveaux bastiments de briques , sont de l’ancien domaine et despendance de ladite terre et seigneurie de Bavincourt du costé de lagrande porte , où il y a un cadran , aussi bien que le pret que l’on dit du seigneur , fauché par les ordres desdites demoiselles Brongniart .

Le château actuel fut construit par François Deslions , neveu de Jean-Louis Deslions , chanoine et doyen de Saint-Omer , dont il avait hérité la terre de Bavincourt .

Il est assez curieux de connaître l’appréciation des contemporains de la construction de ce château .

Le père Ignace dit :

… C’est un vaste corps de logis entre cour et jardin . Il y a neuf croisées sur les deux faces haut et bas , parfaitement simétrisées , quatre de chaque côté et celle du balcon au milieu qui est cintrée et surmontée d’un frontispice orné d’armoiries en sculpture sur pierre .

Ce bâtiment est tout uni , fait de pierre et de briques . Il n’a rien de saillant aux deux extrémités . Il est couvert d’ardoises sur un toit très élevé . L’intérieur de ce château a une largeur proportionnée à sa longueur , mais les connaisseurs disent qu’on aurait pu mieux y distribuer les appartemens . Le jardin quiest presque carré contient une mesure de terre . Le bois qui est contigu est percé d’une longue allée qui fait le principal point de vue de cette maison . Elle a deux mille pieds de longueur . Le reste du bois est partagé en différentes layes qui forment une pate d’oye .

Il est dit dans une autre relation du XVIII ème siècle :

… le château moderne a quatre-vingts pieds de longueur sur trente cinq de largeur . L’allée qui va jusqu’à l’extrémité du bois est longue de mille pas ou environ . Ce bois est en pate d’oye et a quelques layes dont les vues sont bien aménagées . Le jardin est d’un arpent et contient une mesure de terre en quarré . Il a cent soixante pieds du corps de logis à la barrière . Ce bâtiment est un semi-double en entier , soit pour haut , soit pour le bas .

Les armoiries dont parle le père Ignace ont sans doute été brisées à l’époque révolutionnaire . Elles ont été remplacées par des attributs d’agriculture d’un assez mauvais goût . Le trophée de chasse qui se trouve derrière le château au-dessus de la porte de sortie et qui date de la construction du château , est d’une disposition des plus délicates et bien de l’époque .

On trouve au-dessus de la porte du pigeonnier , sur une pierre les armes des Deslions ( quatre lionceaux ) mutilées et à peines visibles .

 

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